Septembre 99 à Mer (Loir et Cher), les 293 salariés de l’usine Epeda rentrent de vacances… Ils ne le savent pas encore mais l’automne qui arrive s’annonce douloureux : l’usine va fermer.
Pour Nicole (26 ans d’ancienneté), pour Susie (31 ans) ou encore pour Yolande (28 ans), cette nouvelle est insupportable, inadmissible. Epeda pèse du poids de leur vie. Au-delà de l’usine elles ne voient rien venir. Alors, comme les autres, elles ont décidé de se battre pour conserver leur emploi.
Comment vit-on ce genre de conflits au jour le jour ? Quels sont les moyens dont-on dispose dans ces cas là… Lettres aux pouvoirs publics, manifs, grève, le comité central d’établissement a tout tenté. 5 mois de lutte et au bout une lettre de licenciement. Lorsque la grille de l’usine se referme en février 2000 il y a beaucoup d’amertume et beaucoup d’inquiétude dans les yeux de Yolande, dans ceux de Susie ou de Nicole.
Et après ? Pour les uns c’est un peu la fin… la pré-retraite négociée avec la direction. Pour les autres, la découverte des mots chômage, précarité, CDD, intérim. Le monde du travail a changé depuis qu’ils ont été embauchés chez Epeda. Les plus audacieux ou les plus inconscients ont décidé de tenter quelque chose, de profiter de cette occasion pour changer de métier. Les plus chanceux, ils sont une cinquantaine, en septembre 2000, ont retrouvé un CDI.